Comment prévenir et dépister le cancer du col de l’utérus ?

Est-ce que le cancer du col de l’utérus est fréquent ?

Selon les données les plus récentes, le cancer du col de l’utérus représente en France le 12e cancer le plus fréquent chez la femme avec près de 3000 nouveaux cas par an et cause plus de 1000 décès annuels. Trois quarts de ces cas sont diagnostiqués chez les femmes de 25 à 64 ans.

Tous les cancers du col de l’utérus sont liés aux papillomavirus humains (HPV). Outre l’infection par HPV, les facteurs de risque de ces cancers sont le tabagisme, l’usage de la contraception orale, et le VIH. Interviennent également, la précocité des rapports sexuels, le nombre de partenaire et la multiparité.

Qu’est ce que le papillomavirus (HPV) ?

Les HPV sont des virus à ADN de petite taille, très résistants, qui infectent les épithéliums cutanés et les muqueuses. Environ 40 types d’HPV infectent les épithéliums muqueux. Les HPV sont classés en fonction de leur potentiel oncogène (risque de provoquer des lésions tumorales secondaires). Une infection peu provoquer des condylomes, des papillomes laryngés. Les HPV à haut risque peuvent entrainer un cancer du col de l’utérus, des cancers ano-génitaux et de l’oropharynx.

12 HPV sont considérés comme des cancérogènes avérés. Parmi ceux-là les HPV 16 et 18 sont les plus fréquents. L’HPV 16 est l’HPV à haut risque le plus fréquemment détecté dans la population

L’infection à HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le monde. La plupart des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie.

Ces infections peuvent être transmises malgré l’usage d’un préservatif. Le sexe oral est aussi un mode de transmission du virus.

90% des infections détectées sont éliminées naturellement dans les 2 ans et la majorité des infections à HPV sont asymptomatiques (silencieuses). Mais lorsque l’infection par certains HPV à hauts risques (notamment 16 et 18) persiste, elle peut entraîner le développement de lésions précancéreuses et cancéreuses atteignant le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, le pénis, la cavité orale et le larynx.

L’infection à HPV peut aussi se transmettre de la mère à l’enfant par transmission verticale lors de l’accouchement et être responsable de la papillomatose respiratoire récurrente.

Comment dépister le cancer du col ?

Le programme national de dépistage organisé (PNDO) du cancer du col de l’utérus mis en place en 2018 a pour but de rendre ce dépistage plus accessible aux femmes. Ce programme repose sur la réalisation d’un examen cytologique (frottis cervico-utérin) chez les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans au rythme d’un examen tous les 3 ans,
après deux premiers examens consécutifs normaux à 1 an d’intervalle.

Les nouvelles recommandation de l’HAS pour les femmes de 30 à 65 ans l’HAS propose :

  • Un test à la recherche du virus HPV en première intention
  • réalisé 3 ans après un examen cytologique normal
  • Puis un test tous les 5 ans (dans le cas des tests antérieurs négatifs)
  • Si le test HPV est positif un examen cytologique sera réalisé